Atelier pratique pour expérimenter le Modèle de soutenabilité des communs (MSC)

Atelier présenté dans le cadre de l'École d'été sur les communs - juin 2023.

Les participant·es de l'atelier étaient composé·es de 60 à 70 personnes dont (en parts égales) des agent·es de développement, des citoyen·nes, des chercheur·es et des étudiant·es. 

L'objectif était d'expérimenter le modèle de soutenabilité des communs (MSC) pour permettre à des projets en émergence, à des entreprises d'économie sociale existantes de réfléchir à leur initiative dans une perspective des communs.

Pour ce faire, deux outils ont été utilisé: 

  1. Introduction aux 5 piliers du modèle de soutenabilité des communs
  2. Plan d'animation

Projets étudiés

L'atelier a permis à cinq porteurs de projet de discuter en sous groupe de leur initiative. Les projets avaient été pré-sélectionnés par les organisatrices de l'École d'été. Les éléments discutés durant l'atelier sont documentés dans les fiches suivantes:

Apprentissages retenus

L'expérimentation du modèle de soutenabilité des communs a permis de mettre en lumière différents apprentissages.

Apprentissage 1 - Le MSC est plus naturel pour certains projets

Les piliers, les principes et les concepts des communs semblent être plus naturels pour les personnes qui créent déjà - sans le savoir - des communs. Par exemple, certains projets se sont particulièrement démarqués par leur capacité à bien développer chacun des 5 piliers, alors que d'autres ont eu plus difficultés avec les piliers co-production, partage et co-gouvernance. En effet, les personnes qui s'inscrivent dans des pratiques sociales qui se distinguent grandement de la culture capitaliste se sont naturellement reconnus dans l'expérimentation du modèle et le vocabulaire des communs. En contre partie, d'autres personnes avaient davantage tendance à réfléchir en termes clients et consommation. Cette situation a parfois occasionné des tensions dans le cadre des discussions, particulièrement dans des sous-groupes regroupant à la fois des individus plus enclins à adopter une attitude « clientéliste » versus « contributive ». Dans le premier cas, les personnes abordaient les biens et service en tant que marchandises produites par d'autres, tant dis que dans le second cas, les biens et services étaient envisagés dans une perspective de co-conception et de co-production. Si certain·es ont perçu cet exercice comme fastidieux, il a suscité une forte appréciation chez d'autres participant·es, car il a permis d'ouvrir les imaginaires et de prendre conscience de l'existence d'autres façons de s'organiser collectivement.

Un participant a d'ailleurs partagé au conférencier et professeur Dan Furukawa-Marques: "C'est ça qu'on fait, mais on ne savait pas qu'on faisait des communs!". Pour le professeur, le concept des communs permet aux commoners de se sentir moins isolés, en leur confirmant qu'ils ne sont pas du tout en marge, mais qu'au contraire, les projets qu'ils portent s'inscrivent dans un mouvement plus large et légitime. Ce faisant, les communs leur offrent un cadre, une structure, un vocabulaire et des perspectives dans lesquelles ils peuvent s'inscrire. Comme le résume Dan Furukawa-Marques, cela leur permet de continuer à faire ce qu'ils faisaient, mais en s'appuyant désormait sur une littérature scientifiques. Le concept des communs permet de passer d'une approche très intuitive à une approche plus structurante.

Apprentissage 2 - Le MSC permet de légitimer et rendre visible d'autres manières de s'organiser

Le concept des communs et le MSC permettent ensuite de rendre visible l'entraide, la collaboration, la mutualisation et de mettre les communautés au coeur des projets. Comme l'exprimait Jean Désy du Boisé du Fjord "je suis tanné qu'on nous considère comme des groupes qui entretiennent les sentiers, alors que ce que l'on fait c'est de la mobilisation citoyenne, de la communauté, du care, etc.". Les communs permettent de construire un narratif pour se donner le droit de s'organiser dans une logique d'auto-organisation de care pour prendre soin ensemble du territoire qu'on habite.

Encore une fois, pour Dan Furukawa-Marques, par la recherche et par l'expérimentation ailleurs dans le monde, les communs permettent de légitimer et d'appuyer d'autres manières de s'organiser. Ce faisant, le narratif des communs offre une très grande légimité qu'on ne pensait pas avoir avant :

En se découvrant comme faisant parti de quelque chose de beaucoup plus grand, on réalise qu'on n'est pas seul. Au contraire, on est nombreux·euse à mettre en place les mêmes pratiques, les mêmes valeurs. Ce sentiment là, de faire partie d'un vaste mouvement, est vraiment important quand on se sent isolé et invisible. - Dan Furukawa-Marques

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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 24 juillet 2023 15:28

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Publication

24 juillet 2023

Modification

22 août 2023 14:05

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