L’acceptabilité sociale ou le syndrome du «pas dans ma cour»

Image par Dean Moriarty de Pixabay

Vous demeurez en campagne et il est question que des éoliennes fassent leur apparition près de chez vous? Ou encore vous demeurez en ville et il est envisagé d’ouvrir un centre de prévention des surdoses (un lieu où il peut y voir de la consommation de drogues supervisée) dans la rue voisine à la vôtre? Alors vous êtes directement concerné par ce qu’on appelle l’acceptabilité sociale.

Mais qu’est-ce que l’acceptabilité sociale?

Plusieurs définitions existent. Elles ont en commun l’idée d’impliquer les communautés, ou à tout le moins de les consulter. On prend en compte à la fois la démarche et le résultat.

L’analyse des plus récents écrits sur le sujet — académiques, théoriques, gouvernementaux ou juridique — tend vers les notions de jugement collectif et de résultat d’un processus à l’égard d’un projet, d’un plan ou d’une politique. selon le Conseil patronal de l'environnement du Québec (CPEQ), 2022.

Un exemple de définition à laquelle se référer:

L’acceptabilité sociale est le résultat d’un jugement collectif, d’une opinion collective, à l’égard d’un projet, d’un plan ou d’une politique. Ce jugement peut être positif ou négatif et n’est jamais figé dans le temps. Il concerne toutes les échelles territoriales - locale, régionale ou nationale. (…) L’acceptabilité sociale ne se quantifie pas, elle se décrit.

Source:  MNRF, 2019

Mais revenons à nos éoliennes ou à notre site de prévention des surdoses à titre d'exemples. Il est possible que la population voie d’un bon œil l’arrivée d’industries mettant de l’avant les énergies vertes, ou encore qu’elle considère le bien-fondé d’éviter les surdoses entraînant des décès chez les consommateurs. Mais malgré les valeurs parfois favorables des communautés, il se peut tout de même que les citoyens envisagent ces projets comme une menace pour leur localité. Par exemple, on peut se demander s'il y aura un impact sur la valeur des propriétés, sur la quiétude d’un quartier ou même directement sur la santé. Plusieurs facteurs influencent l'acceptabilité sociale. Donc oui pour le projet, mais «pas dans ma cour»!

Qui peut agir dans de telles situations?

C'est ici que vous entendrez peut-être parler de santé publique, car elle ne s'occupe pas seulement de la COVID et de prévenir l'usage du tabac. En allant lire le carnet de la santé publique, vous y verrez que le rôle de ses acteurs peut être de s'impliquer dans un contexte d'acceptabilité sociale, que la santé publique soit initiatrice d'un projet ou non.

Et c'est souvent par la participation citoyenne qu'elle le fera.😊

Sinon, sans la participation des communautés, comment les projets peuvent alors exister? Et sans cette participation, comment faire pour que les communautés puissent tout de même en retirer des bénéfices? L’importance de prendre en compte les communautés concernées prend tout son sens. Prendre le temps de bien les informer et encore mieux, d'impliquer les personnes concernées pourra faire en sorte, on l'espère, que le projet soit le mieux adapté possible à la réalité locale s'il est mis sur pied.

Il se peut alors que les citoyens finissent par dire «oui, dans ma cour... mais pas n'importe comment!»

note Note(s) liée(s)

diversity_3Organisation(s) reliée(s)

bookmark Terme(s) relié(s)

padding Carnet(s) relié(s)

file_copy 3 notes
Quand l'acceptabilité sociale côtoie la santé publique
file_copy 3 notes
person
Intégré par Martine Labrecque, le 25 janvier 2024 07:33

Auteur·trice(s) de note

forumContacter l’auteur·trice

Communauté liée

Cohorte en édition de savoirs ouverts A23

Profil En commun

Communauté Passerelles

Carnets Praxis

forumDiscuter de la note

Publication

25 janvier 2024

Modification

28 octobre 2024 09:12

Historique des modifications

Visibilité

lock_open public

Pour citer cette note

Martine Labrecque. (2024). L’acceptabilité sociale ou le syndrome du «pas dans ma cour». Praxis (consulté le 3 décembre 2024), https://praxis.encommun.io/n/lqY483iEtjKyDnUssf5zMQZCMRE/.

shareCopier