La première Cohorte en édition de savoirs ouverts s’est terminée le 18 mai dernier. Voici un retour réflexif sur ce projet pilote.

La cohorte en édition de savoirs ouverts est un parcours de co-apprentissage permettant aux participant·es de différents horizons d’échanger en groupe et avec des invité·es sur l’édition de savoirs ayant pour but une diffusion ouverte. Les participant·es ont 12 semaines pour rédiger un carnet qui sera publié en libre accès sur Praxis.

Que retenir de cette première édition?

Cette première cohorte était composée d’un groupe de personnes aux parcours variés qui se sont engagées dans le processus avec curiosité, engagement et humilité. Elles ont fait de la cohorte un lieu d’expérimentation et de découvertes. L’ambiance était conviviale, bienveillante et chaleureuse.

J’ai vite constaté que la fréquence hebdomadaire des rencontres contribue à la création d’une certaine proximité entre les participant·es. Malgré le format virtuel adopté, j’ai senti rapidement une connexion humaine, chacun·e s’informant des parcours et des réalités des autres, au-delà de leurs projets respectifs. Cela m’a amenée à multiplier les occasions de collectiviser les expériences.

La rétroaction obtenue du groupe est venue confirmer l’intuition de départ de Projet collectif entourant l’ajout d’un temps de travail durant les rencontres. Les horaires surchargés permettent rarement un espace dédié et planifié pour se consacrer à la rédaction et à la documentation des savoirs. Cet espace privilégié est l’un des aspects les plus appréciés du parcours. L’étendue des rencontres sur 12 semaines, pour sa part, a semblé adéquate pour s’approprier Praxis et intégrer les apprentissages.

Le principal défi rencontré sur le plan de la facilitation de la cohorte a donc été cette recherche d’un équilibre pour favoriser tout à la fois la connexion et la collectivisation des expériences au sein du groupe, l’intégration des apprentissages et un rythme de rédaction soutenu avec un espace suffisant pour prendre du recul.

Quels apprentissages pour l’édition de savoirs ouverts?

Briser le paradigme du document : de l’abondance à l’atomisation

La première rencontre de la cohorte s’est ouverte sur des images de geysers, d’icebergs, de champs à défricher, de montagnes à escalader, d’îles à relier et de connexions à rendre visibles entre des savoirs qui sont souvent surabondants, captés sur le vif, et trop souvent relégués à nos espoirs de temps libres.

Puisque les savoirs font partie de processus réflexifs parfois complexes, collectifs et en mouvement, il nous semble bien souvent que le processus soit «éternellement inachevé». L’expérience de la cohorte a mis en lumière que le processus de rédaction et d’édition de savoirs ouverts de façon atomisée comme sur Praxis, en comparaison au format documentaire, permet d’approcher l’abondance de connaissances « une note à la fois » et favorise leur accessibilité en cours de route. Documenter les savoirs de façon atomisée demande cependant un moment d’adaptation tant nos parcours sont marqués par « le paradigme du document ». Briser ce paradigme est un défi de taille, que le groupe a réalisé de façon inventive et inspirante!

L’apport d’une démarche collective

Le plus grand constat issu de cette expérience demeure dans la richesse de réunir autour de la table (ou de l’écran!) des personnes de milieux et d’horizons variés. Il s’agissait pour moi d’un point d’incertitude du début du parcours; est-ce que cela pourrait représenter une barrière à la collectivisation des enjeux et à la mise en relation des projets? Tout au contraire, je crois que cet aspect s’est avéré l’un des éléments les plus porteurs du parcours.

Le fait de réunir des personnes de champs d’activités différents a, selon moi, contribué à l’émergence de pistes de solution innovantes face aux défis rencontrés, tout en apportant un éclairage très utile pour rendre les contenus des un·es et des autres accessibles à un public plus large.

À l’issue de cette première expérience, je suis convaincue que l’édition de savoirs ouverts gagne à s’insérer dans un processus collectif, tant pour le soutien et la collectivisation des apprentissages que sur le plan de la qualité des contenus et de leur accessibilité à différents publics. Au fil des rencontres, des questionnements et des mises en commun, les carnets ont pris forme, et le groupe s’est transformé en communauté.

On ne naît pas éditrice…

Arrivée à Projet collectif depuis peu au moment du début de la cohorte, je suis reconnaissante envers les participant·es de la cohorte pour leur précieuse contribution au déploiement du parcours. J’ai énormément appris du groupe, des invité·es et du processus de facilitation. Ma posture d’éditrice s’est forgée au fil de nos rencontres. Je me suis sentie privilégiée de vous lire et de vous accompagner du début à la fin! Bravo à tous·tes!