Atelier #3 - Panel d'initiatives inspirantes

Cette table ronde s'inscrit dans la série dans la série d'ateliers sur la transition socioécologique organisé par les ASP de novembre 2022 à avril 2023.

4 initiatives étudiées

En rappel, voici les 4 fiches synthèses des initiatives qui sont présentées dans cette table ronde:

• Plan de développement de communauté nourricière de Saint-Camille  (PDCN)
  • Présenté par Olivier Brière directeur de la Corporation de développement socioéconomique de Saint-Camille
• Les Valeureux Rhizomes de Saint-Valérien
  • Présentés par Roxanne Leblanc, coordonnatrice aux Valeureux Rhizomes
• Écoquartier Petit-Saguenay
  
  • Présenté par Théo Petitjean, chargé de projet à l'écoquartier de Petit-Saguenay
• Synergie Bellechasse-Etchemins
  • Présenté par Malcolm Savard, coordonnateur en économie circulaire CDC Bellechasse Etchemins

L'enregistrement de l'atelier est disponible sur demande.

Déroulement de l'atelier

• Synthèse de l'atelier #3 (07:00)
• Présentation du panel (14:15)

Faire un bref rappel de l'historique ou de la mise sur pied de votre projet (17:20)

• Réponse d'Olivier (17:25)
• Réponse de Roxanne (21:11)
• Réponse de Théo (23:40)
• Réponse de Malcolm (26:20)

Vous êtes une initiative qui s'adresse principalement à des entreprises, comment arrivez-vous à garder les entreprises mobilisées? (29:50)

• L'économie circulaire était méconnue, on a du utiliser plusieurs stratégies:
  • Aller chercher des entreprises ambassadrices
    • pour supporter notre message, témoigner de leur expérience
  • Intégrer des associations d'entreprises, des chambres de commerces, des réseaux d'entrepreneuriat local
  • Assister à leurs évènements, être dans leurs infolettres
  • Contacter directement les entreprises avec des affinités potentielles
    • en passant par des intermédiaires alliés (ex. la SADC)

Pour votre projet d'écoquartier, comment vous composez avec le défi de la mobilisation à long terme versus la réponse à un besoin de logement qui est plus urgent? (33:04)

• En répondant d'encadrement des citoyen·nes.
• En ayant une municipalité qui...
  • offre un accompagnement.
  • organise des rencontres régulières
  • propose différents outils pour les aider

Comment un processus comme un PDCN devient un levier d'action dans une communauté? (36:15)

• via l'élaboration d'un portrait très exhaustif
• via l'implication des habitant·es pour trouver des initiatives inspirantes
• via la réalisation d'actions avant même que la planification soit terminée :
  • Réalisation d'activités de transformation alimentaire entre enfants de l'école et les personnes âgées.
  • Mise à niveau de la cuisine du P'tit bonheur.
  • Négociation avec la Clé des champs pour permettre une utilisation citoyenne de leur chambre froide pour augmenter l'accès à des légumes locaux.
  • Collaboration avec Cultur'Innove pour réutiliser les branches taillées à chaque printemps pour créer un paysage nourricier dans le territoire.

Les Valeureux Rhizomes prennent compte du rythme de la nature, comment vous faites pour éviter de tomber dans un schéma productivité-rentabilité? (39:50)

• par la mobilisation du concept d'adaptation du rythme des personnes et des cycles naturels
  • un projet soutenu par la communauté, avec peu de salariés, où on a la volonté de respecter le rythme et les limites de chaque personne.
  • nécessite de prendre le temps de bien connaître les collaborateurs, les habitant·es, de prendre soin de ces relations humaines
  • un apprentissage suite au départ des personnes clées
• par le partage et la redistribution plutôt que l'augmentation de la productivité
  • Chercher à redistribuer les surplus qu'on ne parvenait pas à transformer plutôt que de chercher à augmenter la productivité de la transformation.
  • L'adaptation aux écosystèmes implique de ne pas nécessairement faire plus d'une année à l'autre, mais plutôt de faire mieux.
• par l'adaptation et la créativité face aux contextes changeant
  • par exemple quand un producteur n'a pas de surplus une année, on se tourne vers d'autres opportunités de transformation alimentaire.

À quel état d'avancement se trouve vos projets actuellement? (46:15)

• PDCN: On est toujours au début et à la fin de quelque choses
  • On est toujours au début et à la fin de quelque chose, on est en mouvement. - Olivier
  • Le plan de développement c'est un document municipal dont la vision est municipale, mais qui est porté par les organisations. C'est un gage de pérennité, car on maintient l'engouement à travers les organisations et les actions. La mobilisation ne dépend plus d'un financement. On a un comité qui va mettre le plan à jour annuellement. - Olivier
• Économie circulaire: On est beaucoup en consolidation
  • On est beaucoup en consolidation. On se fait un plan d'action à tous les 6 mois. Création, sensibilisation, mobilisation. On est beaucoup en synthèse pour recommencer le déploiement d'une économie circulaire, mais à plus grande échelle. Il n'y a pas de phase où on dit "on est sur le cruse , ça va super bien". Il y a toujours de la nouveauté. - Malcolm
• Écoquartier: On est en début de phase
  
  • Pour l'écoquartier on est en début de phase. La planification a été réalisée. On se demande maintenant comment procéder à l'achat du terrain, plus des questions administratives, formes juridiques, quels types de matériaux seront utilisés, etc. - Théo
• Valeureux Rhizomes: On est en consolidation, élargir notre réseau de relations
  • Nous on est très idéaliste, ça fait déjà 2 ans que le projet est en cours. On est en consolidation. On a déjà plusieurs partenaires (producteurs maraîchers), mais peu ou pas de producteurs traditionnels. Ce sont des collaborations qu'on aimerait développer. On aimerait aussi développer nos relations avec les habitant·es de Saint-Valérien. - Roxanne

Quand on dit qu'on consolide, entre la fin et le début, y a-t-il un apprentissage qui permet de continuer à une autre échelle et de ne pas simplement recommencer? (51:10)

• Oui, on a une réflexivité pour éviter de répéter les erreurs ou les contourner
  • Quand on met en place un projet pilote innovant, c'est difficile de se demander si on va sur la bonne voie ou non. Quand on dit qu'on est au début de quelque chose, on a une réflexivité pour éviter de répéter ou contourner des problèmes qu'on a déjà rencontrés. Notre idée du départ évolue. - Théo
• Oui, la 2e phase est une évolution du projet pilote (amélioration ou changement de direction)
  • On a rencontré beaucoup de nouveautés, on avait beaucoup d'hypothèses et peu de certitude. On a donc testé beacuoup d'approches et on a évalué si ça fonctionnait ou non. Après 2 ans, on a beacuoup appris de notre territoire et de notre public cible. La 2e phase est une évolution du projet pilote, on a changé de direction.  - Malcolm
• Oui, on est dans un cycle perpétuel d'évolution, la planification ne fonctionne pas dans notre cas, car il y a trop de variables incontrôlables.
  • Pour les Valeureux Rhizomes on est dans un perpétuel cycle, du fait qu'on est très en lien avec les saisons: on réfléchit l'hiver et on repart au printemps. Depuis 2 ans, on a appris à s'adapter. J'ai commencé le projet en planifiant, en faisant des calendriers... on a vite réalisé que ça ne fonctionnait pas, car il y avait trop de variables incontrôlables: aucun contrôle sur les invendus, sur le climat, sur la disponibilité des bénévoles. Cet apprentissage a amorcé un nouveau cycle quand on a pris conscience de fonctionner sans planification. - Roxanne
• Oui, il est important de clore une étape et d'en tirer des apprentissages pour conserver l'enthousiasme.
  • Avant d'entreprendre autre chose, il faut bien terminer ce qu'on a débuté avant. Même si on a eu des écueils, il faut terminer, pour qu'on ait l'impression qu'on a avancé, qu'on a appris et qu'on conserve l'enthousiasme. - Olivier

Comment aller chercher des personnes qui ne sont pas convaincues dès le départ? (58:30)

• La mobilisation de l'école a été majeure en termes de retombées sociales.
  • Tout le monde veut un milieu éducatif exceptionnel. Et la population a eu beaucoup envie d'embarquer dans le projet. Ça a permis de reconnaître les savoirs-faire du territoire (cannage, transformation alimentaire). - Olivier
• Semer des graines et y aller avec des rappels
  • Pour recruter des entreprises moins convaincues, on prend l'approche "semer des graines et les arrosers régulièrement" avec des évènements, des rappels. Pour amener un changement chez les gens, il faut parler à l'émotionnel: on va parler du côté financier, des aspects écologiques. - Malcolm
• Il faut d'abord avoir de l'écoute, on est là pour proposer et non pour imposer
  • On n'est pas là pour imposer des choses, mais pour proposer. Il faut poser des questions, récolter l'avis de tout le monde pour créer un projet qui va satisfaire le plus grand nombre de personnes. On pourra pas plaire à tout le monde, mais on tente d'être le plus inclusif et d'être à l'écoute des inquiétudes et trouver des compromis pour atténuer les craintes. - Théo
• Porter une importance aux petits détails pour que tout le monde se sente inclus.
  • On n'a pas encore mis en place de stratégie à grande échelle pour rejoindre les natifs ou les producteurs traditionnels. On y va petit pas par petit pas, on sème des graines. On développe les relations tranquillement pour développer notre réseau social. Par exemple, après un repas communautaire, il y a eu une plainte parce qu'il n'y avait pas de bière commerciale. Au repas suivant, on en a acheté. C'est une anecdote qui montre que les petits détails sont importants. - Roxanne

Retour en plénnière (suite aux discussions en sous-groupes) (1:41:40)

• Les initiatives présentées aujourd'hui ont toutes des approches complémentaires à la TSÉ .
  
  • Les exemples présentaient des transitions à différentes échelles
    • Nécessaire pour refléter la réalité de chaque territoire
    • Besoin de reconnaître toutes les actions, même les plus petites
    • L'appui entre le politique et la population est importante
  • L'allégorie de la bière (micro-brasserie vs Coors)
    • dans les projets on a des transitions plus sociales vs plus écologiques
    • dans le projet d'économie circulaire on est moins dans la création de communauté et plus dans l'augmentation de la productivité tout en ayant un impact écologique... malgré tout ça demeure un pas dans la bonne direction.
    • Comme pour la bière, ces deux approches sont différentes mais elles ont intérêt à collaborer et à se rencontrer.
  • Si la dimension sociale doit être au coeur de la TSÉ, il faut aussi transformer l'économie
    • il faut être capable de faire des ponts avec des approches différentes, avec l'économie sociale, pour créer une économie orientée vers les communs.
• La compréhension du concept de la TSÉ évolue, on parle de plus en plus des aspects sociaux de la transition
  • On prend conscience de l'importance des relations
  • On désire transformer les façons de consommer
  • On découvre de nouveaux angles de la TSÉ, par exemple:
    • voir comment impliquer les entreprises dans la transition, pour élargir l'impact
    • voir comment impliquer les habitants dans des projets plus organiques
• Le paradoxe: prendre le temps vs l'urgence d'agir
  • Pour changer les choses ça prend du temps, mais en même il y a une urgence climatique de transformation
  • On doit donc décider sur quel pied danser... et on réalise qu'on n'a pas le choix de prendre le temps.
  • L'équilibre entre l'urgence et le besoin de suivre le rythme des personnes
  • On découvre qu'il est possible de prendre le temps, même dans nos sociétés qui accélèrent

Ce que vous avez dit

"On a besoin d'aller lentement dans l'urgence"

"On doit se dépêcher d'aller lentement."

"La théorie du pas proximal: faire des petits pas à petite échelle qui permet de faire une boule de neige de changements."

Carrés magiques