Début de réflexion autour des limites de la coexistence entre gouvernance partagée et propriétariat

Plafond de verre. Crédit : Esra Korkmaz

Pour les membres de l'équipe Credo ayant participé à la transition vers une gouvernance partagée, l'un des principaux apprentissages fut de réaliser les limites du partage de la gouvernance dans un contexte d'entreprise privée. 

Réalisation d'une incompatibilité fondamentale

Malgré toutes les réflexions et discussions autour des rôles et responsabilités de chaque cercle et de l'imputabilité décisionnelle, un constat majeur s'est construit au fil des expériences : tant et aussi longtemps que des individus auront des enjeux et des intérêts financiers, personnels ou réputationnel derrière les résultats de l'entreprise, on ne pourra jamais totalement distribuer la gouvernance de cette entreprise à des individus n'ayant pas les mêmes éléments en jeu. À l'échelle de l'entreprise, l'imputabilité revient généralement à la direction générale ou la présidence, et la reddition se fait auprès des actionnaires ou d'un conseil d'administration. À l'extrême, les enjeux financiers mèneraient les créanciers à s'adresser aux propriétaires de l'entreprise. Il devient alors intuitif d'accorder plus d'importance à l'opinion de ces personnes puisqu'elles peuvent perdre (ou gagner) beaucoup plus que d'autres membres de l'équipe. Le pouvoir décisionnel au sein d'une entreprise est donc intimement lié aux parts qu'on possède. Dans ce contexte, une gouvernance ne pourra être complètement partagé que si on ouvre l'actionnariat à l'entreprise afin que quiconque puisse ajuster son pouvoir décisionnel. Encore mieux, l'idéal serait de transformer le statut judiciaire de l'organisation en un format mieux arrimé aux véleurs véhiculées par l'idéologie de la gouvernance partagée, e.g. une coopérative ou une OBNL.

Bien que Credo avait l'intention de démontrer qu'une entreprise privée peut aussi être un acteur de changement social et que cet univers n'appartient pas qu'aux OBNL ou entreprises d'économie sociale et solidaire, force est de constater que ses valeurs et ses engagements la rattrapent et que des changements profonds s'imposent pour prendre part à la transition socioécologique

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Intégré par Jacob Yvon-Leroux, le 11 janvier 2024 15:59

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Publication

11 janvier 2023

Modification

29 février 2024 14:57

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Pour citer cette note

Jacob Yvon-Leroux. (2023). Début de réflexion autour des limites de la coexistence entre gouvernance partagée et propriétariat. Praxis (consulté le 12 octobre 2024), https://praxis.encommun.io/n/5eNHK_Vze9GBflUP-DZa_CmxvZU/.

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