note Note générale

Condition propice au pouvoir partagé : prendre (libérer) le temps nécessaire

Dans le cadre du Carnet de L'ILOT sur le pouvoir partagé, cette série de notes « 🍁 Conditions propices au pouvoir partagé » adresse les éléments qui pourraient expliquer pourquoi le pouvoir partagé fonctionne dans le contexte de L’ILOT.

Prendre (libérer) le temps nécessaire

Bâtir (et entretenir) ces liens de complémentarité et de soutien mutuel, ça prend du temps. Prendre soin de cet espace partagé que nous nous sommes donné, ça prend du temps. On accepte qu’il y ait du temps qui doive aller à ce « soin » pour que ça fonctionne : on valorise ce temps et on l’inclut dans la planification des heures. Cela fait partie intégrante de nos heures hebdomadaires, et ce type de travail est aussi important que de réaliser les mandats. En faisant le choix de libérer du temps pour cela, nous en gagnons ailleurs (dans la fluidité et la qualité du travail collectif).

Le capitalisme a l’heure, la vie a le temps. À L’ILOT, on choisit la vie. 😉

De manière plus générale, la gestion en pouvoir partagé nécessite d’explorer de nouvelles façons de faire, et donc de se laisser du temps pour observer ce qui se passe, ajuster en continu, vivre le processus et les inconforts, etc.

Depuis mon arrivée à L’ILOT, l’équipe ne cesse de m’impressionner par sa capacité à s’offrir de l’espace pour vivre à travers le rythme accéléré du travail. À plusieurs reprises, je me suis dit ''C’est tout?'' lors de rencontres d’équipe où l’horaire était peu chargé pour permettre les échanges profonds et le temps nécessaire pour aborder sans presse tous les thèmes à l’ordre du jour. Et ça, c’est quand il y en avait un! Parfois, quelques questions seulement servent d’amorce à la conversation et la suite se coconstruit à la lumière des interventions du groupe. Cette confiance absolue dans le processus et surtout dans l’apport unique et riche de chaque personne continue de m’épater et me confirme que j’ai l’espace pour contribuer et influencer la conversation au même titre que mes collègues.

Un autre bel exemple de ralentissement est le programme de développement de l’équipe où nous choisissons un sujet sur lequel nous voulons apprendre et expérimenter ensemble pendant l’année. Dernièrement, nous avons approfondi la question suivante : qu'est-ce que la sécurité psychologique représente pour nous? Cette conversation riche a donné place à de belles réflexions, suggestions et inspirations. Afin d’éviter de reproduire notre réflexe de mettre des choses en place rapidement dans la hâte de voir du changement, l’équipe a choisi de ne pas se doter de plan d’action. Cela m’a appris qu’une conversation à elle seule peut être suffisamment porteuse et que parfois, le choix de respecter une charge de travail équilibrée est la décision la plus saine pour l’équipe.

– Marilou Ayotte