Le numérique, c'est pas dans les nuages

Le numérique est associé à des champs lexicaux qui font appel à l'abstraction et à la légèreté. Nos données informatiques sont stockées dans le « nuage » et on nous encourage à prendre le virage numérique pour « dématérialiser » nos activités. Par l'utilisation de ces éléments de langage, se diffuse l'impression qu'au plus nos sociétés se numérisent, au moins elles nécessitent de matière. Or, cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité.

Dans le fond, c'est quoi le numérique?

Cette question peut paraître simple voire triviale tant on a l'habitude de parler du numérique, mais en y réfléchissant un peu plus, on se rend compte que l'omniprésence du numérique le rend difficile à définir, à baliser. Quand on pense au numérique, on pense surtout à ses usages: j'envoie des courriels et travaille « en ligne », je communique avec des proches par le biais de messages (textes, vocaux ou encore animés), je consulte les réseaux sociaux et j'écoute des émissions via des plateformes de vidéo à la demande. 

Mais pour que tous ces usages d'apparence dématérialisée soient possibles, le numérique s'appuie sur une infrastructure qui est matérielle et colossale. Cette infrastructure peut se penser en la divisant en trois grandes catégories:

  • Les appareils (parfois appelés « terminaux ») – les téléphones intelligents, télévisions, tablettes, objets connectés en tout genre utilisés au quotidien par les personnes et les organisations.
  • Les centres informatiques – qui stockent l’ensemble des informations échangées sous forme de données au sein de leurs serveurs et assurent leur disponibilité.
  • Les infrastructures de réseaux – les antennes, câbles souterrains et sous-marins, ainsi que les équipements réseau divers tels que les routeurs, qui permettent aux personnes d’échanger et de communiquer avec les centres informatiques..

Et tous ces équipements représentent beaucoup de matière: alors que nous étions 7,7 milliards en 2019, nous possédions déjà plus de 34 milliards d’équipements numériques. La masse totale de ces appareils et infrastructures était alors estimée à 223 millions de tonnes, soit l’équivalent de 179 millions de voitures (environ 6 fois le parc automobile canadien !). Et cette estimation ne représente que le poids final des équipements, elle ne tient pas compte de l’ensemble des ressources qui ont dû être mobilisées lors de leur fabrication.

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Pour poursuivre votre lecture: Les impacts environnementaux de l'univers numérique

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Ce carnet a été rédigé à partir des travaux du Défi numérique de Chemins de transition. Vous pouvez consulter le site internet de l'initiative pour retrouver l'ensemble des ressources disponibles. 

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L'image utilisée pour cette note est celle de An Tran trouvée sur Unsplash.

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La transition numérique suit des trajectoires incompatibles avec la...
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Intégré par Martin Deron, le 21 mars 2023 09:41

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Publication

21 mars 2023

Modification

20 février 2024 11:28

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