La retraite ne serait-elle pas le meilleur moment pour entreprendre?

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L'entrepreneuriat semble souvent être porté par des jeunes trentenaires ambitieux·ses, que rien n'arrête, qui travaillent dur et avec acharnement pour atteindre leurs objectifs, qui consacrent 80 heures par semaine à leur projet auquel ils·elles pensent 24h/24, 7 jours sur 7...

Vous l'aurez compris que tout cela représente des clichés vis-à-vis des entrepreneur·es. Pourtant, il faut tout de même souligner que nombreux sont les programmes de soutien à l'entrepreneuriat dédiés aux 18-40 ans. Comme si, passé 40 ans, nous n'avons plus vraiment besoin d'aide pour entreprendre un projet, ou pire, nous n'avons plus ni l'énergie, la motivation ou encore l'ambition d'entreprendre.

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C'est à se demander s'il n'y aurait pas "un peu" d'âgisme au sein de l'éco-système entrepreneurial ?

Pourtant, quand on y pense, la trentaine est une décénnie plutôt occupée pour bien des adultes. C'est en général une période durant laquelle on fonde une famille, on acquiert un bien résidentiel, on porte un grand intérêt à sa carrière professionnelle, tout cela en se maintenant en forme, en s'accordant des moments de sociabilité, bref, c'est un moment où l'on manque de temps pour tout faire!

Bien sûr, on a de la force et de l'énergie, "être trentenaire c'est être encore jeune" mais il faut se faire à l'idée que l'on a que 24 heures dans une seule et même journée. 

Attendre la retraite... c'est pas un peu trop tard ?

Cette note n'a pas pour but de convaincre qu'il ne sert à rien d'entreprendre quand on est jeune parce que notre vie est trop occupée, mais c'est plutôt de défendre l'idée que premièrement, il n'y a pas d'âge pour entreprendre et que deuxièmement, plus on avance dans l'âge, plus on est rempli d'expérience, de maturité, et, plus on a le temps.

N'avez-vous jamais entendu cette phrase : « ah moi, une fois à la retraite, j'en profite pour réaliser tous mes projets. » 

Quels qu'ils soient, nous avons tous·tes des projets à long terme, que l'on se laisse pour "quand les enfants seront grands", "quand j'arrêterai de travailler", "quand j'aurai plus de temps".

Et le temps, Dieu sait qu'on en manque tout au long de notre vie. Puis, arrive cette fameuse période de la retraite où, ce temps semble plus saisisable, où le rythme ralentit, cette période où l'on prend le temps de vivre, de réfléchir, d'agir.

On fait le bilan de notre vie et hop, nos souhaits non exhaucés, nos rêves non réalisés nous rattrapent. 

Je vais partager avec vous l'histoire d'une femme qui m'inspire énormément, celle de ma belle-mère

Arrivée à l'âge de 18 ans au Canada depuis Haïti, elle a passé plus de 40 ans à travailler dans les services hospitaliers, d'abord en tant que préposée aux bénéficiaires puis rapidement en tant qu'infirmière. Elle a consacré toute sa vie à ce métier qui lui a permis de soigner et de s'occuper de nombreuses personnes. 

Vous pensez bien qu'une fois retraitée, sa vocation à aider les autres ne s'est pas envolée, bien au contraire. Belle-maman avait un rêve, celui d'ouvrir une école d'infirmières en Haïti. Et c'est en arrivant à la retraite qu'elle s'est permise de le réaliser. 

Pourquoi avoir attendu d'être à la retraite ?

  • Parce que ses 3 enfants qu'elle a élevés étaient devenus des adultes responsables
  • Parce que ses 40 années passées dans le secteur de la santé lui ont permis d'acquérir une expérience et une versatilié hors du commun
  • Parce qu'elle avait développé le réseau nécessaire pour lancer ce projet
  • Parce qu'elle avait désormais tout le temps à consacrer à ce rêve
  • Parce que sa mission de vie ne pouvait pas s'arrêter lorsque sa carrière professionnelle a pris fin

Le projet de ma belle-mère est un parfait exemple d'entrepreneuriat social à la retraite, comme ceux que l'on soutient dans le programme Mûr·e pour entreprendre. De plus, son expérience prouve que tout le monde peut entreprendre, peu importe son âge, son statut social, son parcours de vie.

Inspirons-nous de nos aîné·es

S'il y a bien une catégorie de la population qui a acquis une grande expérience de vie et qui est capable de faire preuve de résilience, c'est bien celle des aîné·es.

Nous aurions tort de penser qu'ils et elles n'ont rien à nous apporter, rien à nous apprendre et qu'ils et elles n'ont plus de passion, ni d'ambition.

Leur volonté de se sentir utile, d'agir pour le bien de leur communauté, à leur façon et à leur rythme peut être une source d'inspiration pour tellement d'entrepreneur·es plus jeunes.

Ce serait aussi une manière de promouvoir un entrepreneuriat sain, inclusif, tourné vers le bien-commun, bref un entrepreneuriat pour tous·tes!

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Aîné·es - Enjeux, leviers et stratégies
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Intégré par Adeline Louison, le 5 mars 2024 17:11
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Et si vieillir rimait avec agir ?
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Intégré par Adeline Louison, le 17 janvier 2024 15:48

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17 janvier 2024

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5 mars 2024 17:06

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