Fermiers surmenés proposent un nouveau modèle

Se tourner vers l’économie sociale et solidaire pour se pérenniser.

La ferme Les Bontés de la Vallée située en Montérégie Ouest fait depuis 2007 de la culture biologique de fruits et de légumes. On apprenait récemment dans une lettre destinée à leur clientèle que la ferme allait prendre une pause pour la prochaine saison en vue de réfléchir à l’avenir.

Dans cette lettre, ils soulèvent les défis de leur ferme : la charge de travail est trop grande et engager du personnel n’est pas une option puisque les dernières années ont presque toutes été déficitaires.

Mais la charge de travail n’est pas le seul problème. D’autres problèmes existent et sont partagés à l’ensemble des fermes comme la leur : les blessures physiques, les difficultés financières, la main-d’œuvre locale rare, la non-disponibilité pour la famille, l’épuisement, etc.

Ils mentionnent également que les problèmes des fermiers sont systémiques (compétition mondialisée, marchandisation de la nourriture, politique de bas prix généralisée, méconnaissance du monde agricole dans la société en général, impuissance face à la météo, etc.) et que les subventions gouvernementales en agriculture sont minimes et mal adaptées à leur contexte. Les subventions du gouvernement encouragent le type d’agriculture qu’il souhaite mettre en place : technologisation croissante, expansion des entreprises, priorité de la compétitivité aux dépens de la préservation des terres agricoles ou de la qualité nutritionnelle des aliments produits.

Afin de respecter leurs principes et continuer à faire de l’agriculture responsable et biologique la ferme Les Bontés de la Vallée propose de «faire communauté». Inspiré du modèle de la Temple-Wilton Community Farm à Wilton dans le New-Hampshire, la ferme québécoise s’intéresse à un modèle de gouvernance et à un modèle de gestion du foncier différent.

Leur vision à long terme :

  • Devenir une coopérative, pour être plusieurs à cogérer la ferme.
  • Migrer vers un modèle de propriété de la terre en fiducie, de manière à ce que la terre ne soit pas vendue pour le développement et qu’elle conserve plutôt sa vocation agroécologique.
  • Allonger la saison de production (production de légumes d’hiver…) en vue de répartir la charge de travail sur une plus grande période.

«Nous ne sommes pas en mesure de régler le problème à l’échelle mondiale ni même à l’échelle provinciale. Notre pari, c’est de le faire à l’échelle locale, et de retrouver à travers cela notre pouvoir et notre courage collectifs».

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Publication

14 février 2023

Modification

21 juillet 2023 09:41

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