Récolte | Quels paradigmes organisationnels sont à repenser face à la pénurie de main-d'oeuvre?

ATTENTION : Le résumé qui suit est une retranscription des notes prises durant le forum ouvert du 14 février 2024. Le contenu ne constitue pas une vérité, mais bien le rendu des explorations faites collectivement. En espérant que la récolte de ces savoirs puisse générer de l’inspiration, des actions et d’autres réflexions !

Des extraits des explorations...

L’expertise particulière développée par certains organismes ne peut être substituée ou regroupée dans certains cas ? Est-ce que les moyens limitent l’exploration ? Est-ce que les organisateurs communautaires pourraient contribuer à construire des ponts entre des organismes ? Est-ce que les CIUSSS seraient prêts à revoir ces postes et assurer que les OC soient plus près des organismes, qui prend le leadership ?

Peut-on comme organisation s’offrir une pause pour réfléchir à de nouvelles façons de s’organiser ? Demander à des partenaires de pallier notre quotidien le temps de compléter une réflexion. Le gouvernement offre des bourses pour se former et travailler dans des domaines, comment peut-on compétitionner avec ces pratiques ? Si on prend deux pas de recul, on fait comment pour mieux travailler ensemble ? Est-ce que la mutualisation est une solution ? On se fait dire que nous sommes trop d’organismes, comment va-t-on faire, chacun.e avec notre couleur, de naviguer dans une fusion ?

Un survol des échanges…

Est-ce qu’il y a des éléments obsolètes, des pratiques désuètes, toujours présentes qu’on devrait laisser de côté afin de se permettre de faire face aux enjeux actuels. 80% des métiers de l’avenir n’existent pas encore, qu’on ne peut pas prévoir. Comment se projeter dans 5 ans, avec nos planifications stratégiques ? Des pratiques ont-elles émergées de cette incertitude ? On doit réfléchir à ce sujet, un exemple pratique : le besoin d’avoir un bâtiment pour nos espaces bureaux au centre-ville de Montréal. Est-ce qu’avec le télétravail, nous pouvons justifier de ne plus louer de bureaux ou de ne plus posséder d’espace pour l’administration. 

L’intelligence artificielle : quel impact ça peut avoir dans notre milieu, au-delà de la rédaction, les interventions terrain, les interactions entre humaines. La méthode agile, sur 3 semaines, fail, pass, do it again. Compétences informatiques dans le communautaire ne sont pas très développées. Dans les manières de penser et d’agir, on peut/pourrait s’inspirer et l’adapter au milieu, des méthodologies transférables dans le milieu communautaire. Des compétences invisibles des employé.es n’ont pas toujours l’espace pour se déployer. Que fait-on face à ce qui émerge et qui est nouveau ?

Le bénévolat est devenu plus difficile à concrétiser à cause de la pénurie, les gens avaient du temps libre. Souvent les employeurs rémunèrent leurs employés qui vont faire du bénévolat : où est la vocation ? L’impact sur les OSBL on doit trouver de nouvelles façons de recruter des bénévoles. Est-ce que c’est nécessaire d’avoir une direction générale ? La quête de la personne parfaite, qui a tous les talents, avec un salaire moindre.

Est-ce que la co-direction est une avenue à envisager, un moyen de réorganiser le travail entre 2-3-4 personnes ? Horizontalité dans les équipes, différents volets. Faire demi-temps DG, demi-temps intervention ? Amène de nouveaux défis. La rigidité des tâches et le fameux toute autre tâche connexe ! C’est ancré, figé, dans les anciennes façons. Les milieux ne sont pas toujours agiles ou équipés pour adapter le milieu en co-gestion. Les compétences évoluent, le poste peut évoluer aussi. Aller chercher des organismes apprenants. La flexibilité, le courage de se tromper, ouverture de la part des bailleurs au niveau de la réédition de comptes.

Être bienveillant avec soi-même et ne pas toujours viser la performance. Se donner le temps, mais on est toujours pris dans la pression du quotidien. La performance : il faut accepter de ne pas déposer certaines demandes de subventions, il faut faire des choix, on est moins de gens, on ne peut pas tout faire. Mission de cœur des organisations, il faut le faire, car les gens vont perdre un service. Il faut ensemble choisir ce qui sera fait ou pas et garder le noyau solide. Nos organisations sont des laboratoires vivants ! Est-ce qu’il y a moyen de le penser autrement, avec d’autres partenaires, mutualiser davantage, stratégiquement pour le milieu qu’est-ce qui est mieux. S’inspirer de la permaculture (12 principes, 3 règles d’éthique, prendre soin des humains).

L’environnement est très changeant, nous sommes appelés à de grands chantiers. Est-ce qu’on a les outils déjà pour se partager ? Peut-on identifier des choses mutualisables ? Enjeux de confidentialité lorsqu’on travaille avec des humain.es. Nous sommes souvent dans un contexte d’urgence. Se partager des ressources au niveau des communications, on en jase souvent, mais on ne lâche jamais prise sur notre ressource, trop de questionnement sur l’inconnu. Les détails, nos carrés qu’on a intégrés, c’est naturel, car les bailleurs de fonds travaillent ainsi, financement lié à quelque chose de précis. On est très dépendant des bailleurs de fonds ! Eux dictent et nous sommes pris. Approche du projet-pilote. Il y a beaucoup de liens entre organismes, il y a aussi des zones de compétition. Les collaborations, moins engageantes, sont les premiers pas de quelque chose de plus. Les organismes sont attachés à leur organisation, à leur mission.

Détresse d’un grand nombre de gestionnaires, car on leur fait porter le poids d’une histoire, d’une mission propre à l’organisme. Quand est-ce qu’on dira qu’on en a assez ? Nos peurs nous guident. Des influences externes sont très favorables à prendre des raccourcis pour mutualiser, rassembler. Au Québec, on a toujours été fiers de procéder d’une façon différente. Mais si les finances ne sont pas au rendez-vous, il va falloir s’adapter à de nouvelles façons, imposer, se fusionner. Aux États-Unis, les OBNL sont de grosses boîtes, qui font tout. Est-ce qu’on aura toujours le choix ? À échelle humaine, c’est un questionnement. Souvent le petit organisme est seul dans son village, le soutien des tables de concertation est essentiel. Lorsque les moyens ne seront plus au rendez-vous, les petits organismes vont disparaître, quelles seront les conséquences de ces disparitions ?

L’expertise particulière développée par certains organismes ne peut être substituée ou regroupée dans certains cas ? Est-ce que les moyens limitent l’exploration ? Est-ce que les organisateurs communautaires pourraient contribuer à construire des ponts entre des organismes ? Est-ce que les CIUSSS seraient prêts à revoir ces postes et assurer que les OC soient plus près des organismes, qui prend le leadership ?

Le manque de stabilité des OC est un défi. Plusieurs philosophies quant à l’approche des tables de quartier et les CIUSSS. Le vrai intérêt de joindre les travailleurs communautaires, sur le terrain. Trouver des liens pour avoir accès à la clientèle : c’est le milieu communautaire qui est le mieux placé, une meilleure compréhension, aucune méfiance. Souvent ce sont les participant.es eux-mêmes qui n’ont pas envie d’avoir de nouvelles personnes (OC ou autre). La peur et l’argent, l’essai/erreur, structure de performance, on ne se donne par le droit d’essayer.

Est-ce que le gouvernement peut se passer du communautaire ? On est prêt à s’engager collectivement à refuser de déposer un projet ou de faire notre réédition de compte, en guise de réaction collective. On perd de la flexibilité avec la gestion par projet. Une marge de manœuvre pour explorer, essayer à petite échelle, se planter et apprendre, partager, la solution parfaite avec la grosse enveloppe ou des petites enveloppes pour essayer. Offrir des services de première ligne, professionnels, faut faire des choix. Les CLSC ont été créés, près de la communauté, ils sont allés chercher des professionnels et le communautaire a pris le reste. Le gouvernement pense que tant que le communautaire va coûter moins cher, on va continuer de le financer. Sortir de cette vision de quêteux. La solidarité parfaite est impossible (on dit tous non au PSOC). Il y a eu des avancées, tout de même, par des petits mouvements de masse, il faut apprendre à valoriser nos bons coups. Un regroupement de DG, jeunes gestionnaires, qui confrontent son CA pour avoir de meilleures conditions salariales. Ne pas placer les organisations en position d’échec en finançant à la hauteur. 

Les trois éléments clés discutés…

  • Se mettre à jour continuellement
  • Réviser ses pratiques actuelles pour s’adapter aux nouvelles réalités
  • Rationaliser de façon créative

 Les questions qui restent...

  • La professionnalisation/valorisation
  • Faites-nous confiance

Pistes à explorer...

  • Valoriser, communiquer les petits pas
  • Travailler un peu plus avec la recherche pour documenter

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Chantier Pérennisation RH / Renforcement des pratiques
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Intégré par Alice Pepey, le 5 mars 2024 15:46
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Événement | Pénurie de main-d'oeuvre 13-14 Février 2024
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Intégré par Annick Davignon, le 20 février 2024 13:48

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Publication

20 février 2024

Modification

28 février 2024 17:20

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