note Note générale
La sécurité alimentaire: une affaire d'État
Le rapport "Qui veille au grain ?" présente une synthèse des principaux enjeux auxquels se trouve confronté le système alimentaire français. Dans une monde où l'alimentation est mondialisée, plusieurs interventions proposées pour lever les obstacles structurels à un système alimentaire plus juste et plus soutenables s'appliquent au Québec.
Extrait du communiqué de presse
L’ouvrage a trois objectifs :
- comprendre les défaillances et les vulnérabilités générées par l’organisation actuelle du système alimentaire
- donner un cap à sa réorientation, et
- proposer une stratégie politique nationale pour déverrouiller certains obstacles systémiques.
Ce faisant, l’association décrypte cinq idées reçues.
IDÉE REÇUE N°1 : AU PAYS DE LA GASTRONOMIE, LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EST ACQUISE - PARTIELLEMENT VRAI
Les gains de productivité ont indéniablement contribué à rendre une nourriture suffisante et diversifiée accessible au plus grand nombre. Mais les hauts rendements de l’agriculture conventionnelle se payent au prix d’une dégradation rapide des écosystèmes et d’une dépendance totale aux hydrocarbures (pétrole, gaz pour produire les engrais) et ressources minières (phosphate) entièrement importés. Par ailleurs, même dans l’état de « profusion » actuel, la vocation nourricière du système alimentaire n’est pas assurée : la malnutrition constitue en France le premier facteur de risque de mauvaise santé, et plus d’un Français sur dix a régulièrement recours à l’aide alimentaire.
IDÉE REÇUE N°2 : LE SYSTÈME A PROUVÉ SA RÉSILIENCE PENDANT LA CRISE SANITAIRE - PLUTÔT FAUX
Aucune pénurie alimentaire significative n’a été déplorée en France. Cependant, la crise s’est traduite par une augmentation de l’insécurité alimentaire pour une large partie de la population. De plus, la capacité de notre système alimentaire à répondre à la pandémie de Covid-19 ne présage en rien de sa résilience face à d’autres perturbations, de nature et d’ampleur autres. Le modèle actuel est particulièrement vulnérable face aux bouleversements climatiques, énergétiques et économiques en cours. L’aggravation simultanée de ces menaces représente un risque de déstabilisation majeur et inédit. Sans changement de cap, la situation alimentaire va se dégrader davantage à court terme.
IDÉE REÇUE N°3 : « NUMÉRIQUE, ROBOTIQUE, GÉNÉTIQUE » SONT LES INGRÉDIENTS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DE DEMAIN - FAUX
Si l’adoption de nouvelles technologies peut laisser espérer de nouveaux gains de productivité et de compétitivité, elle n’offre pas de réponse aux défis contemporains de notre agriculture.
- Que produire et où pour résister au changement climatique et aux tensions d’approvisionnement énergétique et minier ?
- Comment assurer des prix rémunérateurs et renouveler l’attractivité du métier d’agriculteur ?
- Souhaite-t-on assurer un accès universel à une alimentation saine et suffisante ?...
- Avant d’être technologique, la solution est politique.
Réduire la consommation d’aliments d’origine animale, généraliser l’agroécologie et relocaliser les activités nourricières : le rapport présente les axes de la transition vers plus de résilience et de durabilité. En savoir plus dans le chapitre 1 «Un système défaillant» En savoir plusdans le chapitre 2 «Un système vulnérable» En savoir plus dans le chapitre 3 «Les piliers d’un système alimentaire résilient et durable» Paris, le 10 octobre 2022 La sécurité alimentaire en France : une affaire d’État
IDÉE REÇUE N°4 : IL SUFFIT QU’AGRICULTEURS ET CONSOMMATEURS CHANGENT LEURS PRATIQUES - FAUX
Les pratiques doivent évoluer, mais attribuer la responsabilité du changement aux individus, c’est mal comprendre le problème. Agriculteurs comme citoyens ont des marges de manœuvre limitées. Les exploitations agricoles sont fortement endettées et soumises à une concurrence internationale débridée. Les consommateurs voient leurs contraintes budgétaires s’accroître et l’offre alimentaire reste en premier lieu façonnée par les intérêts des grands groupes industriels et commerciaux. Le rapport analyse les principaux obstacles à l’émergence d’un modèle alternatif : divers verrous — économique, réglementaire, technique, sociologique — s’opposent aujourd’hui à un changement de cap. Lever ces obstacles nécessite de considérer l’alimentation comme un enjeu politique de premier ordre et d’apporter des réponses systémiques aux problèmes soulevés.
IDÉE REÇUE N°5 : LE SYSTÈME ÉTANT VERROUILLÉ, ON NE PEUT RIEN FAIRE - FAUX, NOUS POUVONS AGIR
Le rapport met en avant des mesures structurantes ambitieuses, qui s’inspirent de modèles ayant fait leurs preuves. La création d’une sécurité sociale de l’alimentation et d’offices fonciers sont des leviers de transformation majeurs et à portée de main. Ils garantiront un accès universel à une alimentation saine et de qualité, offriront des débouchés rémunérateurs aux produits de l’agroécologie et rendront possible l’installation d’une nouvelle génération d’agriculteurs. La mise à l’agenda de ces propositions en France permettra de construire une dynamique politique et sociale forte, à même de peser dans la redéfinition des politiques agricoles et commerciales européennes.
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Systèmes alimentaires
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9 mai 2023
Modification
22 juin 2023 15:43
Visibilité
public