Bulletin n° 12 de veille bibliographique sur la mise en marché de proximité

Août-septembre 2020

Chère lectrice, cher lecteur,

Au moment où le ministère québécois de l’agriculture dévoile sa stratégie pour favoriser l'achat d'aliments québécois dans les institutions publiques, la question va se poser de savoir comment un tel marché peut venir appuyer le développement des fermes en circuits courts. Dans ce 12ème bulletin, nous abordons indirectement ce sujet autour de trois questions : celle de l’engagement nécessaire des acheteurs et gestionnaires de ces institutions pour lever les obstacles inhérents à ce type d’approvisionnement; celle des performances économiques et sociales des collectifs d’agriculteurs qui mutualisent leurs ressources pour desservir leurs clients; et celle du rôle que peuvent jouer des agents de développement dans la mise en liaison entre des agriculteurs et des institutions.  Nous terminons par un article qui montre qu’acheter en circuits courts améliore divers indicateurs de bien-être pour les consommateurs. On savait déjà que « bio et local, c’est idéal », on apprend maintenant que bio et local, c’est aussi bon pour le moral.

Excellente lecture

Quelle place pour les produits locaux dans l’approvisionnement alimentaire des établissements d’enseignement supérieur ?
Aux États-Unis, les établissements d’enseignement supérieur ont généralement recours à un prestataire de services alimentaires pour approvisionner les cantines et restaurants présents sur les campus. Or, il y a une demande des étudiants pour des aliments frais et de qualité (leur provenance locale étant parfois un des critères). Cet article étudie, à partir de plusieurs cas, la nature de la relation entre institutions d’enseignement et prestataires. L’auteur montre que cette relation offre un potentiel de débouchés pour les produits locaux quand l’établissement d’enseignement s’investit vraiment dans la relation.

Durabilité économique et sociale en circuits courts : le cas d’un réseau de magasins fermiers en France
En France, les magasins fermiers, gérés par des collectifs d’agriculteurs, sont apparus à partir des années 1970, créés au départ par des agriculteurs désireux de s’affranchir des rapports de force défavorables dans les circuits de commercialisation classiques en retrouvant leur autonomie de commercialisation. Divers réseaux se sont structurés, dont celui des Boutiques paysannes, qui affiche un projet politique, social et économique en faveur d’une « agriculture durable, équitable et à dimension humaine ». Dans cet article, les auteurs s’intéressent aux performances économiques et sociales de ces outils collectifs. Leurs résultats montrent que ces performances sont d’autant plus élevées que les magasins fermiers sont fidèles à leurs valeurs de participation et de proximité. 

Des intermédiaires institutionnels en circuits courts
En France, des agentes d’une chambre départementale d’agriculture se spécialisent dans l’accompagnement des agriculteurs en circuits courts. Leur intermédiation met les agriculteurs en relation avec les consommateurs (conseil sur la réalité des marchés), la chambre de commerce (représentation des agriculteurs qui recherchent un soutien) et la communauté (approvisionner des cantines scolaires et représenter le territoire).

Manger et acheter local, bon pour le moral ?
La participation aux circuits alimentaires de proximité serait liée à un meilleur bien-être pour les consommateurs. Ces circuits alternatifs agiraient directement sur des variables intermédiaires (régimes alimentaires, rapport avec la nature, satisfaction de besoins psychologiques) qui, à leur tour, auraient un impact positif sur le bien-être des participants.

Cette veille bibliographique vous est offerte par le groupe de recherche Agriculture, territoires et développement de l’Université Laval avec le soutien du Partenariat canadien pour l’agriculture.

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