Bulletin n° 13 de veille bibliographique sur la mise en marché de proximité

Octobre-novembre 2020

Chère lectrice, cher lecteur,

À l’heure où l’on voit poindre diverses innovations autour d’une économie du partage dans les circuits courts, nous abordons dans ce 13ème bulletin divers thèmes autour de cette notion de partage. Le premier concerne les enjeux de logistique et notamment les pistes stimulantes autour des outils de logistique partagée. Le second concerne la question du bénévolat dans les circuits courts. Et le troisième celle d’un dispositif de recherche –action visant à favoriser l’ouverture sociale de l’agriculture soutenue par la communauté à des ménages à faible revenu. La communauté soutenue par l’agriculture en quelque sorte. Notre dernière fiche s’éloigne un peu de ce thème du partage pour aborder une question que tout le monde se pose : si tant de personnes déclarent aimer les produits bios et locaux, comment se fait-il qu’ils ne représentent encore qu’une fraction de la consommation alimentaire ?  

Excellente lecture 

Circuits courts alimentaires et logistique
Cet article compare la durabilité environnementale, économique et sociale de trois stratégies de distribution pour les commerces offrant des produits alimentaires locaux en ligne: l’approche centralisée (collecte à un point de distribution), l’approche décentralisée (livraison au domicile du consommateur) et une approche plus innovante, la logistique partagée (qui transforme les particuliers en livreurs en appliquant les principes de l’économie du partage à la logistique). Cette dernière apparait comme la stratégie la plus performante.

Le bénévolat au secours du maraîchage intensif sur petite surface ?
Malgré son importance, le bénévolat dans les fermes reste peu étudié. Traditionnellement familial ou de voisinage, il s’est ouvert à d’autres formes avec les systèmes alimentaires alternatifs, que l’on pense par exemple au woofing ou à l’apport ponctuel de travail réalisé par les abonnés dans certains systèmes de panier. Le nombre d’heures déployés par des bénévoles peut même sembler rendre ces systèmes dépendants. Cette dépendance fragilise-t-elle la durabilité de ces systèmes ? Pas seulement, selon les auteurs de cet article qui reviennent sur les avantages du recours au bénévolat à partir de l’étude de petites fermes agroécologiques situées dans la périphérie de Bruxelles.

Des paniers ASC à prix réduit pour les plus vulnérables
Comment démocratiser les paniers de l’agriculture soutenue par la communauté ? Comment étendre leur impact au-delà des niches et ainsi faciliter l’accès des familles défavorisées à cette forme de distribution ? Un projet mis en œuvre aux États-Unis de 2016 à 2018 a subventionné les agriculteurs pour qu’ils offrent les paniers destinés à cette clientèle à prix réduits. Les retours des producteurs sur les retombées sont encourageants et l’accompagnement fourni par les chercheurs à la fin du projet semble augmenter les chances que les agriculteurs continuent, même après la fin du projet.

Quand dire ce n’est pas faire : les écarts entre alimentation déclarée et alimentation réelle dans les enquêtes de consommation
Les circuits courts font l’objet d’une certaine sympathie auprès du public, pourtant ils restent marginaux dans le paysage de la distribution alimentaire. Qu’est-ce qui peut expliquer ce décalage entre opinions ou comportements déclarés et comportements d’achats réels ? Ces décalages sont bien connus. Ils sont systématiquement observables lorsque les personnes sont interrogées sur leur consommation de produits apparaissant comme plus éthiques ou plus naturels (notamment pour l’agriculture biologique). Le Ministère de l’agriculture français a commandité une recherche qui offre une synthèse des connaissances sur le sujet. Approfondie par des études de cas, cette recherche relève que la source du problème tient à la fois de la psychologie humaine et des limites méthodologiques.

pdf Comportements alimentaires déclarés versus réels - mesurer et comprendre les écarts pour améliorer l'action publique

Cette veille bibliographique vous est offerte par le groupe de recherche Agriculture, territoires et développement de l’Université Laval avec le soutien du Partenariat canadien pour l’agriculture.

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