Bulletin n° 15 de veille bibliographique sur la mise en marché de proximité

Février-mars 2021

Chère lectrice, cher lecteur,

Au centre de ce 15ème bulletin, l’un des acteurs incontournables des circuits de proximité : le consommateur. Locavore, consom’acteur, et même « prosommateur », les chercheurs sont nombreux à s’être intéressés à son profil. Le 1er article rend compte d’une vaste enquête conduite en Italie qui confirme à la fois la grande diversité des acheteurs en circuits de proximité, mais aussi l’existence de certaines tendances lourdes. Le 2ème article s’intéresse à la façon dont l’attachement à la consommation locale se traduit dans la fréquentation des restaurants. Les deux suivants examinent de plus près la question de l’engagement des acheteurs dans le bon fonctionnement des circuits de proximité. Car les consommateurs, à la fois par leurs attentes et diverses activités concrètes, contribuent au fond à co-construire les circuits de proximité (3ème article). Ils sont aussi appelés à se professionnaliser pour gagner en efficacité lorsqu’ils s’engagent bénévolement pour les faire exister (4ème article). Partout l’enjeu est le même, comment faire grandir la consommation alimentaire de proximité sans perdre les valeurs et les pratiques alternatives qui la caractérise. 

Excellente lecture 

Qui achète local ?
Cette recherche rend compte d’une étude exploitant un vaste échantillon de plus de 21 000 personnes en Italie. En cherchant à expliquer la fréquence à laquelle les consommateurs achètent des produits alimentaires locaux, les auteurs sont parvenus à dégager la contribution de facteurs socio-démographiques comme le sexe et l’âge, celle des habitudes alimentaires comme la consommation de produits bio ou la tendance à lire les inscriptions sur les emballages, et enfin la contribution des comportements et attitudes « écolos » à la décision d’acheter local plus ou moins souvent.

« Manger local » : entre idéologie et psychologie
À quoi pensent les locavores? De quelle idéologie la préférence de certains consommateurs pour les produits locaux est-elle le nom? Quels bénéfices psychologiques retirent-ils de cette consommation? Cet article répond à ces questions dans le contexte de la restauration en déclinant le locavorisme comme un ensemble de croyances en trois dimensions (supériorité du local, rejet des circuits longs et support à la communauté) qui alimente des sentiments d’authenticité et de fierté chez le consommateur.

Circuits courts : du consommateur éthique au prosommateur ?
La figure du consommateur passif ou même du consommateur responsable ne suffisent plus à expliquer les nouvelles tendances observables en alimentation. De plus en plus d’auteurs s’intéressent à la figure du « prosommateur » (ou prosumer en anglais) qui ferait éclater les frontières traditionnelles entre production et consommation. Client ? Partenaire ? Co-producteur ? Usager ? À quoi ressemble ce prosommateur ?

Des efforts à consentir pour les consommateurs en circuits courts. Une analyse par les pratiques
Participer aux réseaux alimentaires alternatifs impose des responsabilités accrues pour les producteurs et les consommateurs, ce qui au fond demande quelques efforts et les rend moins confortables que les circuits longs. À partir de l’étude de groupes d’achat en Belgique, les auteurs de cet article montrent que diverses stratégies à même de transformer ces pratiques en routines ou de professionnaliser l’exercice peuvent diminuer l’écart avec les circuits longs. Le revers de la médaille est que ces circuits moins contraignants attirent de nouveaux membres peut-être moins sensibles aux valeurs initiales.

Cette veille bibliographique vous est offerte par le groupe de recherche Agriculture, territoires et développement de l’Université Laval avec le soutien du Partenariat canadien pour l’agriculture.

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