Bulletin n° 06 de veille bibliographique sur la mise en marché de proximité

Août-septembre 2019

Pour ce bulletin, ce sont plusieurs sujets qui sont abordés, traitant à la fois des vertus prêtées aux circuits de proximité et de leur dimension politique. Le premier article s’intéresse à la relève et nous invite à réfléchir aux catégories usuellement utilisées comme « relève familiale » versus « relève non apparentée », ou pour nos lecteurs européens « installation familiale » versus « installation hors cadre familial ». Il montre que, si les circuits de proximité sont incontestablement une solution pour les « néo-agriculteurs », ils le sont aussi pour des fils et filles d’agriculteurs qui reviennent à la ferme après un détour plus ou moins long dans d’autres activités. Le second article mesure que l’on peut produire mieux, mais un peu moins, tout en ayant un meilleur rendement net, une fois déduit le gaspillage. À cet égard, les paniers bios semblent performer. Le troisième article nous emmène dans les prairies canadiennes, là où la culture intensive de céréales et leur exportation est la façon dominante de faire de l’agriculture. Faire autrement en commercialisant des produits locaux est un acte de résistance, mais moins contre la globalisation que contre l’industrialisation de l’agriculture. Le quatrième article relate, dans un mode ethnographique, un cas intéressant de conflit autour du déménagement d’un marché fermier. Derrière des arguments techniques et urbanistiques, ce sont bien, en toile de fond, des conflits entre groupes sociaux qui se profilent.


Bonne lecture.

Relève agricole et systèmes alimentaires alternatifs
Au Québec, environ 300 fermes disparaissent chaque année. Même si la diminution du nombre de fermes y est moins marquée que dans les autres provinces canadiennes, la relève agricole demeure tout de même une préoccupation majeure. Il en est de même aux États-Unis où 30 % des agriculteurs ont plus de 65 ans et où le nombre de candidats décline d’année en année. Cette recherche menée en Ohio, s’intéresse aux profils d’agriculteurs récemment installés et ayant choisi d’inscrire leurs pratiques agricoles dans les systèmes alimentaires alternatifs.

Le gaspillage alimentaire dans les systèmes alimentaires
Dans le monde, les pertes et gaspillages alimentaires représentent un tiers des aliments destinés à la consommation humaine. Dans les pays industrialisés, c’est principalement le gaspillage alimentaire au stade de la consommation qui atteint des proportions préoccupantes. S’appuyant sur le concept de “Net yield efficiency”, que l’on pourrait traduire par « rendement net », les auteurs de cet article développent une méthode d’analyse de l’efficacité des systèmes alimentaires en combinant des données sur les rendements avec des données concernant le gaspillage. En comparant une initiative d’agriculture soutenue par la communauté (ASC) offrant des produits bio, au Royaume-Uni, avec des statistiques nationales de la grande distribution, les auteurs montrent que le rendement net du système d’ASC étudié est meilleur que celui des supermarchés britanniques, et ce malgré des rendements à la production plus faibles.

Saskatchewan: vendre localement ou exporter ?
L’émergence des systèmes alimentaires locaux est parfois expliquée comme une réponse à la demande croissante des consommateurs pour des produits locaux, le local étant alors associé à divers attributs recherchés par ces consommateurs. Cette vision laisse peu de place aux motivations personnelles des agriculteurs et divers auteurs ont mis en garde contre une perception idéalisée des vertus du « local ». Cette recherche menée en Saskatchewan, province dont l’agriculture est fortement tournée vers l’exportation, s’intéresse au point de vue des agriculteurs et présente une vision plus nuancée du local et des motivations des agriculteurs impliqués.

Entre modernité et traditions. Des tensions entre élus, agriculteurs et clients au sujet du marché fermier
Déplacer un marché fermier n’est pas un acte anodin. Cet article analyse le cas d’un marché fermier quasi-centenaire dans une ville d’Alabama que les autorités locales ont voulu déplacer. Ce cas témoigne des conflits de représentation qui accompagnent la renaissance des marchés fermiers. Entre la mairie, souhaitant construire un marché moderne et attractif et les acteurs du vieux marché désirant conserver un marché fonctionnel et traditionnel, les incompréhensions sont fortes et témoignent indirectement d’un conflit entre différents groupes sociaux.   

Cette veille bibliographique vous est offerte par le groupe de recherche Agriculture, territoires et développement de l’Université Laval avec le soutien du Partenariat canadien pour l’agriculture.  

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Bulletin de veille bibliographique sur l’agriculture de proximité
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Intégré par Anne-Sophie Thomas, le 5 novembre 2023 11:02
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1 août 2019

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5 novembre 2023 18:23

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