Continuer de s'interroger

Sur les manières de «faire sens» de tout ça 

Se doter d'une «stratégie numérique» pouvait apparaître comme la chose à faire afin de parvenir à se démarquer dans un monde en transformation qu'on appelle «numérique» justement.

En examinant les paradoxes qui surgissent lorsqu'on réfléchit au sens que peut avoir cette démarche, dans la mesure où nous ne nous sommes pas arrêtés auparavant pour comprendre en quoi consiste «le numérique»,  nous avons découvert qu'il est possible d'identifier certaines propriétés du monde numérique. Ce qui nous a aidé à y parvenir est que nous avons compris que le numérique doit être interprété comme une culture davantage que comme un ensemble de technologies. Et nous avons eu recours à la philosophie de la métaontologie de Marcello Vitali-Rosati, que nous pourrons continuer d'explorer et d'approfondir.

Car si cette approche théorique semble adéquate pour éclairer une bonne partie de l'énigme que semble représenter le numérique, elle soulève d'autres questions.

Que devient la distinction entre nature et culture dans ce contexte ?

La question de la distinction qu'il y aurait ou non entre la nature et le numérique demeure ouverte et à explorer de même que celle de le relation au temps, dont nous traiterons dans une note sur la méta-ontologie. D'ailleurs, on pourrait en faire un carnet en soi, même si la répoonse à la question de savoir si la nature serait hors du monde numérique défini comme culturel serait non. C'est que ce monde culturel est aussi matériel. Encore un concept qui demande à être redéfini à la lumière de la méta-ontologie...

Il n’y a rien hors du numérique car la médiation est originaire et l’espace numérique est l’espace tout court

Finissons avec l'idée que même si la méta-ontologie est satisfaisante pour expliquer le monde numérique (mais c'était déjà le cas avant: c'est-à-dire qu'elle prétend expliquer le monde et pas uniquement le monde numérique qui n'est au fond que le monde actuel).
Ce sont des écritures numériques qui produisent cette espace numérique composé de médiations qu'on peut comparer à des plissures formant l'espace dans lequel nous nous inscrivons nous mêmes en tant qu'écritures, et qui nous touchent également comme des pans de réflexion que notre conscience contribue à construire tout en étant rendue possible par elles.
Et tout ce qu'on fait aussi a un impact sur ce territorie en re-formation constante. Bref, cette philosophie est appropriée pour bien comprendre ce qu'est le numérique.

Cependant, ça ne nous dit pas si ça a toujours un sens d'adopter une stratégie numérique. Premièrement, en quoi une stratégie numérique devrait-elle être diffrente d'une stratégie comme au temps d'avant le numérique ? Puisque la méta-ontologie prétend expliquer le monde en général, et pas uniquement le monde numérique ? En même temps elle nous a permis de prendre conscience de certaines propriétés de l'être, ce qui n'est pas négligeable lorsque vient le temps de déterminer quelle stratégie il faudrait adopter. Au moins, on part quand même avec une certaine sagesse, et on a bien vu que cette connaissance du monde dans lequel s'inscrit une démarche stratégique était nécessaire pour pouvoir prendre des décisions cohérentes concernant ce processus. Ainsi, on sait maintenant qu'il serait vraiment plus judicieux d'élargir une stratégie à une collectivité plus grande, même si cela rend la réflexion stratégique plus complexe. Parce que justement, le monde est plus complexe qu'on le pensait. Et justement, c'est quelque chose que la réflexion sur le numérique et les défis qu'il pose nous a poussé à découvrir, conduisant Marcello Vitali-Rosati à concevoir la méta-ontologie pour nous éclairer.

D’autres philosophies du numérique

D’autres perspectives sur le numérique ou le monde dans lequel nous vivons sont possibles même si la perspective méta-ontologique suffit à l’expliquer 

Et on doit dire qu'il y a quand même d'autres sagesses qui sont toujours valables et qui ont contibué à inspirer la méta-ontologie, et dans mon livre à moi, une des plus intéressante est l'écologie de Marshall McLuhan [note à venir sur le sujet], et il y  aussi l'écologie de l'attention d'Yves Citton, fondateur et éditeur de la revue Multitudes.