note Note générale

4.6. Du temps suffisant pour les activités | Mémoire sur les communautés de pratique / résultats

ℹ️ Contexte
Cette note fait partie du carnet "La communauté de pratique comme stratégie de transfert de connaissances dans le champ de l’innovation sociale", un mémoire qui propose un regard critique sur le déploiement de la démarche Passerelles 1 (2018-2022) et qui vise à identifier les conditions de succès et les facteurs à considérer pour ce type particulier de communautés de pratique (CdP).
Table des matières | Résumé | Références

Les observations effectuées dans les six cas (présentation des cas) permettent de valider les données issues de l’évaluation et des consultations : les membres manquaient de temps pour participer aux activités et les responsables de l’animation manquaient de temps pour réaliser leurs mandats.

Ce facteur semble intimement lié au contexte organisationnel. L’absence de valorisation de ce type de démarche rend difficile pour les participant·es de justifier le temps qui est consacré aux activités. Le contexte même de la pratique professionnelle de ces personnes, le financement des organisations axé sur les projets et l’évaluation des effets à court terme et la difficile conciliation travail-famille semblent également avoir eu une influence dans les cas étudiés.

On peut se demander si les résultats tangibles et la reconnaissance des CdP, une condition qui sera abordée plus bas, pourraient permettre aux membres de consacrer plus de temps. En effet, on peut croire que le développement des compétences, le soutien par les pair·es et un accès plus facile aux ressources permettent en retour un gain de temps et d’efficacité dans les projets, ce qui constitue une retombée concrète. Si ce gain n’est pas immédiat, tangible ou reconnu, il devient difficile pour les membres de voir la valeur ajoutée de leur engagement.

Il n’est pas toujours évident de faire une telle démonstration, d’autant plus que l’atteinte d’une certaine maturité des CdP se réalise généralement après plusieurs mois d’activité (CEFRIO, 2005 ; Tremblay, 2005). L’investissement de temps dans les activités d’une CdP doit donc se maintenir dans la durée, ce qui constitue un réel défi.

Par ailleurs, étant donné que dans tous les cas étudiés les membres provenaient d’organisations différentes, on peut observer des disparités dans le temps accordé aux activités et dans l’évolution des disponibilités au fil des mois. Certaines organisations ont des agendas plus chargés à une période ou l’autre de l’année, en fonction par exemple de l’évolution des projets, de l’organisation d’événements, des bilans à rédiger ou des demandes de financement à déposer.

On peut penser qu’en plus du temps disponible, il importe de s’assurer que les membres peuvent synchroniser leurs disponibilités entre eux pour permettre la tenue d’activités collectives. Cela a représenté un défi supplémentaire dans les cas étudiés.