2.2.5.3. Des outils numériques appropriés | Mémoire sur les communautés de pratique / cadre théorique

ℹ️ Contexte 
Cette note fait partie du carnet "La communauté de pratique comme stratégie de transfert de connaissances dans le champ de l’innovation sociale", un mémoire qui propose un regard critique sur le déploiement de la démarche Passerelles 1 (2018-2022) et qui vise à identifier les conditions de succès et les facteurs à considérer pour ce type particulier de communautés de pratique (CdP).
Table des matières | Résumé | Références

Certaines CdP utilisent des outils numériques pour soutenir leurs activités, en tout ou en partie. La technologie permet certes de regrouper des individus en fonction d’intérêts partagés malgré les contraintes d’espace et de temps. Cependant, avertit le CEFRIO (2005), elle ne « transporte pas en soi, de manière magique, ses effets. Cela dépend du contexte qui va l’intégrer » (p. 56).

Outre les efforts et coûts liés à la mise en place des outils, Dubé, Bourhis et Jacob (2006) mentionnent l’importance des enjeux liés à la littératie numérique. Si les compétences numériques des participant·es sont faibles ou inégales, cela peut avoir des effets sur la participation, ou encore mener à des communications individuelles au détriment des discussions collectives.

Dubé, Bourhis et Jacob croient par ailleurs que le fait de réaliser une partie des échanges en présentiel facilite le développement de la confiance tout en permettant des échanges plus riches, surtout au début de l’existence de la communauté alors que les membres souhaitent se connaître et que la culture de la CdP reste à construire.

Dubé (2004) mentionne l’importance de bien choisir le ou les outils qui seront utilisés. L’autrice estime cependant qu’il n’existe pas de solution parfaite : « Les entreprises ne peuvent donc chercher LE logiciel qui sera le plus facile à utiliser, mais ce choix doit se faire en considérant la tâche et les caractéristiques des membres » (p. 11).

Tremblay (2003) observe pour sa part que si le choix technologique constitue un facteur de succès aux yeux des participant·es, ce facteur n’est pas déterminant. C’est également ce que croient Hildreth et Kimble (2002) : « rather than simply attempting to implement technological solutions, a key part of the management of knowledge is facilitating communication and interaction between people. »

S’il ne s’agit pas d’un facteur de succès déterminant, un mauvais choix peut néanmoins nuire considérablement aux activités de la CdP, avertit le CEFRIO (2005). Dubé note que les logiciels proposant un plus grand nombre de fonctionnalités amènent une plus grande complexité dans l’utilisation.

C’est également ce que remarque Parot (2004) qui recommande de démarrer avec des outils simples, ajoutant que « l’ergonomie des interfaces, le caractère intuitif de la navigation et l’efficacité opérationnelle des applications » sont déterminants (p. 42).

Puisque les besoins de fonctionnalités se précisent souvent en cours d’usage, alors que les activités de la CdP se définissent, Parot recommande de fonctionner par prototypage pour bonifier progressivement les outils utilisés. Arzumanyan, Lusine, et Mayrhofer (2016) observent eux aussi l’importance de l’adaptation des outils en fonction des attentes des utilisateur·trices, pour qu’elles et ils puissent « percevoir les bénéfices liés à l’adoption de l’outil collaboratif » (p. 160).

Il est préférable d’adopter une technologie évolutive dans tous les types d’activités, résume le CEFRIO (2005), « mais avec les communautés cela revêt une importance capitale » (p. 56).

Dubé (2004) a tenté, à travers différentes études de cas, d’identifier des facteurs de succès qui seraient propres aux CdP virtuelles. Elle mentionne entre autres la culture technologique des organisations d’attache ainsi que la présence ou non d’un soutien technique. Chez les individus, l’attitude face à la technologie, de l’enthousiasme ou de l’angoisse par exemple, aurait une influence sur leur participation.

Elle note également que le niveau de familiarité avec les technologies utilisées, les niveaux de compétences numériques ainsi que la formation initiale auront un impact sur la facilité d’utilisation perçue, notamment dans le cas des logiciels plus difficiles à maîtriser.

Kimble et Hildreth (2005) rappellent que chaque médium possède des caractéristiques et contraintes qui lui sont propres, ce qui exige une adaptation et le recours à des techniques d’animation appropriées. C’est également ce que constate l’Association québécoise des CPE (2008), mentionnant par exemple que l’animation de discussions virtuelles synchrones amène des défis de nature différente, notamment dans la dynamique du groupe et le déroulement des échanges. Cela demande une préparation, des compétences spécifiques ainsi qu’un soutien de la part d’autres participant·es.

Certains textes ici cités ont été rédigés avant la généralisation de l’utilisation des réseaux sociaux commerciaux et avant l’adoption massive d’une multitude d’outils numériques collaboratifs au sein de petites et moyennes organisations. Il serait pertinent d’actualiser certaines de ces connaissances et d’étudier l’évolution des pratiques au sein des CdP à la lumière de la transformation des outils numériques.

Suite : 2.2.5.4. Une animation soutenue | Mémoire sur les communautés de pratique / cadre théorique

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Intégré par Joël Nadeau, le 5 décembre 2023 17:12
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5 décembre 2023

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6 décembre 2023 17:42

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