note Note générale

2.2.5. Conditions de succès | Mémoire sur les communautés de pratique / cadre théorique

ℹ️ Contexte
Cette note fait partie du carnet "La communauté de pratique comme stratégie de transfert de connaissances dans le champ de l’innovation sociale", un mémoire qui propose un regard critique sur le déploiement de la démarche Passerelles 1 (2018-2022) et qui vise à identifier les conditions de succès et les facteurs à considérer pour ce type particulier de communautés de pratique (CdP).
Table des matières | Résumé | Références

Construire une CdP en bonne santé et qui apporte des résultats concrets constitue un défi de taille et exige des efforts soutenus. Cette section présente les principales conditions de succès identifiées par les auteur·trices étudié·es et qui se sont penché·es sur cette question déterminante.

Notons qu’il n’existe pas de consensus sur les facteurs de succès d’une CdP (CEFRIO, 2005 ; Dubé, 2004 ; Dubé, Bourhis et Jacob, 2006). De plus, il n’existe pas d’étude empirique permettant de déterminer l’importance relative de chacun de ces facteurs (Tremblay, 2005). Tel que conseillé par certain·es auteur·trices (CEFRIO, 2005 ; Dubé, Bourhis et Jacob, 2006), il ne faut pas interpréter les énumérations de conditions de succès comme étant des listes d’ingrédients s’appliquant uniformément à tous les contextes, d’autant plus que chaque CdP est unique.

Voici une liste non exhaustive de conditions qui sont susceptibles d’influencer positivement ou négativement l’apprentissage, la participation, l’engagement et la motivation des membres.

Conditions de succès répertoriées :

Une conception évolutive et propice à l’apprentissage
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Dubé, Bourhis et Jacob, 2006 ; Gravel, 2010 ; Kimble et Hildreth, 2005 ; McDermott, 2007 ; Paré et Francoeur, 2020 ; Wenger, 2005 ; Wenger, McDermott et Snyder, 2002) ;
Un engagement volontaire de la part des membres
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Tremblay, 2006 ; Wenger, 2005) ;
Pertinence et clarté de la thématique et de l’entreprise commune
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Probst et Borzillo, 2007 ; Tremblay, 2006) ;
Un environnement et un contexte organisationnel favorables
(Ardichvili, Page et Wentling, 2003 ; Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Gravel, 2010 ; McDermott, 2007 ; Lusine et Mayrhofer, 2016 ; Paré et Francoeur, 2020 ; Wenger dans CEFRIO, 2005) ;
Une réelle autonomie du groupe dans la réalisation du mandat
(Boisvert, 2013 ; McDermott, 2007) ;
Du temps suffisant pour les activités
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Lusine et Mayrhofer, 2016 ; Wenger dans CEFRIO, 2005) ;
Un accompagnement et un soutien adéquats
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Lusine et Mayrhofer, 2016) ;
Des outils numériques appropriés
(Arzumanyan, Lusine et Mayrhofer, 2016 ; Association québécoise des CPE, 2008 ; CEFRIO, 2005 ; Dubé, 2004 ; Dubé, Bourhis et Jacob, 2006 ; Hildreth et Kimble, 2002 ; Kimble et Wright, 2005 ; Paros, 2004 ; Tremblay, 2003) ;
Une animation soutenue
(Association québécoise des CPE, 2008 ; Boisvert, 2013 ; Bourhis et Tremblay, 2004 ; Cappe, Chanal et Rommeveaux, 2010 ; CEFRIO, 2005 ; McDermott, 2007 ; OEDC, 2013 ; Paré et Francoeur (2020) ; Parot, 2004 ; Probst et Borzillo, 2007 ; Tremblay, 2005 ; Wenger, 2005) ;
Un langage commun et un vocabulaire clair
(Centre Saint-Pierre, 2009 ; Wenger, 2005) ;
Un rythme adéquat
(McDermott, 2007 ; Probst et Borzillo, 2007 ; Wenger, McDermott et Snyder, 2002) ;
Une diversité de niveaux de participation
(Wenger, McDermott et Snyder, 2002) ;
Un climat de confiance propice aux échanges
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; Lusine et Mayrhofer, 2016 ; Paré et Francoeur, 2020 ; Probst et Borzillo, 2007 ; Tremblay, 2006) ;
Une ouverture d’esprit et une ouverture aux divergences
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; Centre Saint-Pierre, 2009 ; Gravel, 2010 ; McDermott, 2007 ; Wenger dans CEFRIO, 2005) ;
Des coopérations entre les communautés de pratique
(Hildreth et Kimble, 2002 ; McDermott, 2007 ; Wenger, 2005 ; Wenger, McDermott et Snyder, 2002) ;
Une évaluation au service de l’évolution
(Association québécoise des CPE, 2008 ; Bourhis et Tremblay, 2004 ; Cappe, Chanal et Rommeveaux, 2010 ; CEFRIO, 2005 ; Demers et Tremblay, 2020 ; Dubé, 2004 ; Hartner, 2012 ; Hartner, 2012 ; McDermott, 2007 ; OEDC, 2013 ; Paré et Francoeur, 2020 ; Tremblay, 2006 ; Wenger, 2005 ; Wenger, McDermott et Snyder, 2002).
Des résultats tangibles et une reconnaissance
(Bourhis et Tremblay, 2004 ; CEFRIO, 2005 ; Centre Saint-Pierre, 2013 ; McDermott, 2007 ; Probst et Borzillo, 2007 ; Tremblay, 2006).

Certain·es auteur·trices insistent sur l’importance de laisser un temps nécessaire de maturation avant d’espérer des résultats concrets (CEFRIO, 2005 ; Tremblay, 2005). Le CEFRIO estime même que plusieurs mois sont nécessaires. Une fois que la CdP est bien en place, la patience reste de mise : la communauté traversera différentes phases au cours de son évolution et l’intensité de la participation est susceptible de varier au fil du temps. S’il existe des techniques pour stimuler l’engagement du groupe et sa productivité, bousculer les membres pourrait entrainer des effets néfastes (Association québécoise des CPE, 2008 ; Wenger, McDermott et Snyder, 2002).

Plusieurs éléments doivent se mettre en place : le groupe doit se constituer, les membres doivent se connaître, la confiance doit s’installer, le rythme doit être trouvé, les activités doivent être conçues et déployées, des ajustements sont probablement nécessaires en cours de route, la communauté doit trouver des mécanismes appropriés pour travailler ensemble, la construction de l’identité et la négociation de sens s’amorcent, etc. Nous pourrions donc ajouter une dernière condition : la patience.