Le mot, initialement largement utilisé en écologie et en sciences administratives, est entré dans le langage commun. Pour autant, en géographie francophone, quatre définitions sont admises (Brunet et al., 1992) :
- maille de gestion de l’espace, ayant en principe un statut inférieur aux circonscriptions normales ;
- espace approprié avec un sentiment ou la conscience de son appropriation ;
- espace juridique, social, culturel, et même affectif, projection sur un espace donné des structures spécifiques d’un groupe humain qui inclut le mode de découpage et de gestion de l’espace ;
- il existe des sens figurés du mot territoire, mais qui conservent l’idée de domaine personnel ou collectif.
En écologie, le territoire est généralement défini comme une portion d’espace défendue par un individu (ou des individus d’un groupe social) vis-à-vis de ses congénères. Cette notion de territoire est un concept d’écologie comportementale qui voit le territoire comme l’expression du comportement de territorialité. Ce comportement s’exprime par un marquage actif de l’espace (par le chant, le dépôt d’odeurs, l’excrétion de substances chimiques…) pour signifier son appropriation, et dans certains cas par une défense physique. Le territoire se distingue du domaine vital, cette étendue complète de l’espace qu’utilise un individu, sans nécessairement le défendre.
Nous adopterons la définition selon laquelle le territoire est un rapport collectif à l’espace, vecteur du sentiment de son appropriation, source de comportements spécifiques et d’images collectivement admises renforçant la cohésion d’un groupe d’individus et qui structure l’organisation spatiale d’une population ou d’une communauté. De ce point de vue, les communs tissés autour de la terre et de ses ressources sont associés à une manifestation territoriale de l’entraide et de la coopération.
Reste que cette dynamique conduit simultanément à définir un système de contraintes qui peut mener à la confrontation, notamment lorsque ce système de contraintes n’apparaît pas acceptable ou est remis en question par des individus ou des collectifs qui seraient exclus du territoire en question. C’est pourquoi il importe de garder à l’esprit que les situations dans lesquelles les territoires se juxtaposent les uns aux autres sont rares, même si cette représentation est communément admise par les cartes politiques ou administratives établies dans le cadre des politiques publiques. Le plus souvent, les territoires s’imbriquent ou se superposent les uns aux autres. Leur « identité » s’affirme ou se dilue en fonction des relations qu’ils entretiennent, ou pas, entre eux.
Source
(Chapitre 4) Lexique In : Les communs : Un autre récit pour la coopération territoriale [en ligne]. Versailles : Éditions Quæ, 2022 (généré le 21 février 2024). Disponible sur Internet : <https://books.openedition.org/quae/42022#tocfrom1n1>. ISBN : 978-2-7592-3761-6.
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21 février 2024 13:45
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21 février 2024 13:45
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Espace transformé par le travail humain, une transformation de l’espace par l’homme influencé par les informations à dispositions dans sa culture. Ainsi, en simplifiant la pensée de Claude Raffestin, on peut dire que le territoire est un espace auquel l’homme a donné du sens. (suite)
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15 janvier 2023 11:00
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26 octobre 2023 16:21
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